Les synthétiseurs tour à tour aériens et légers puis anxieux voire carrément angoissés de Thibault Frisoni et le jeu au tempo lent et tout en maitrise de Tatiana Mladenovitch à la batterie, entourent et soulignent la poésie brute et radicale de Bertrand Belin qui, accompagné par ses deux acolytes de longue date, s’impose avec son 6ème album « Persona » comme une figure définitivement à part sur la scène francophone. Ses guitares folk/rock sont toujours là mais ont laissé place à une ambiance plus lourde, sa voix grave, suave et claire déploie avec un certain spleen comme un puzzle d’humanités. Comme toujours avec l’écriture elliptique de Belin, il est davantage question de faire exister des émotions par la suggestion que de livrer une réflexion, on sent alors que le vertige n’est jamais très loin à se laisser emporter par ces mystérieuses sensations comme des instantanés poétiques aux contours flous mais qui révèlent pourtant des images, des histoires si percutantes… C’est donc avec une forme toute en tension et maitrise, entre swing et sanglot que Belin nous revient avec ce projet sublime, indéniablement inscrit dans son époque, et qui met en lumières comme jamais son immense talent de poète !
En première partie, nous aurons le bonheur de retrouver le duo Grise Cornac qui nous a accompagné toute la saison dernière à l’occasion d’une résidence de création. Moment tant attendu, nous entendrons les nouveaux morceaux qui composent « Tout baigne », leur nouvel album, entre chanson sauvage et poésie nocturne.
x fermer x
... lire la suite